Les passoires thermiques sont les logements qui entrent dans la catégorie des plus énergivores du parc immobilier. La surconsommation qui en résulte contribue à la pollution à l’échelle du pays, car ce type d’habitat émet beaucoup de gaz à effet de serre.
La France compte plus de 5 millions d’habitations appelées passoires thermiques, soit 18 % des logements. Selon le ministère de la Transition Écologique, près de la moitié de ces habitats énergivores sont loués, et pour la plupart, à des ménages à revenus modestes. La réduction du nombre de passoires thermiques est donc l’un des objectifs de l’État dans la lutte contre le réchauffement climatique. Quelles sont les conséquences des passoires thermiques ? Quelles dispositions sont prises pour y remédier ? Tour d’horizon !
Qu’est-ce qu’une passoire thermique ?
Par définition, une passoire thermique est un logement, dont le DPE (Diagnostic Performance Énergétique) est classé F ou G. Autrement dit, les résidents de ces logements consomment énormément d’énergie pour se chauffer et se fournir de l’eau chaude sanitaire. Réaliser un audit énergétique est le moyen le plus sûr de déterminer si vous logement fait partie de cette catégorie.
Si votre consommation d’énergie dépasse 330 kWh/m²/an, votre appartement ou votre maison est considéré comme une passoire thermique. Le diagnostiqueur remettra au propriétaire un bilan contenant la consommation et les émissions de gaz à effet de serre. Une mauvaise isolation est souvent la cause des passoires thermiques. Elle peut concerner la toiture, les combles (perdus ou aménagés), les murs ou les ouvertures comme les fenêtres.
Les conséquences d’une passoire thermique pour les occupants
En hiver, les coûts énergétiques augmentent considérablement. Les besoins en chauffage sont plus élevés que dans une maison écoénergétique. Le ministère de la Transition Écologique évalue qu’environ 14 % des Français sont en précarité énergétique à cause des ponts thermiques et d’une isolation insuffisante. À l’inverse, en été, la fraîcheur a tendance à s’évaporer.
Que ce soit en été ou en hiver, le filtre thermique des occupants ne bénéficie donc pas d’un confort suffisant. Dans un tel logement, même si le chauffage fonctionne parfaitement, les sensations de froid et de courant d’air persistent. Comme mentionné précédemment, les factures d’électricité augmentent considérablement.
De plus, une mauvaise isolation entraîne des problèmes d’humidité et peut faire apparaître des traces de moisissures sur les murs ou les plafonds. Ce qui peut être très néfastes pour la santé.
Les effets d’une passoire thermique sur l’environnement
Il a été démontré que le parc immobilier représente environ 20 % des émissions de gaz à effet de serre. En d’autres termes, l’habitat énergivore est l’un des principaux contributeurs au réchauffement climatique. Et ces émissions sont principalement dues aux systèmes de chauffage et de climatisation.
D’autre part, des études ont révélé que la rénovation des habitations de classe F et G pourrait faire économiser 7 millions de tonnes de CO2 dans l’atmosphère par an. Si cela peut paraître peu face aux chiffres de l’industrie aéronautique avec une émission en moyenne de 23 millions de tonnes de CO2, la rénovation énergétique réduirait énormément l’impact des logements sur le réchauffement climatique.
Les solutions apportées par l’Etat
Avec le vote de la loi Énergie et Climat de novembre 2019, le gouvernement veut agir contre les passoires thermiques. Dans cette lutte, l’État a donc décidé de favoriser les rénovations énergétiques et de les promouvoir. Plusieurs programmes de subventions et d’aides ont été lancés pour inciter les ménages à rénover leur logement énergivore. La loi contient un plan d’action qui sera mis en œuvre à différentes étapes. Premièrement, une interdiction pour les propriétaires d’augmenter les loyers entre deux locataires pour les passoires thermiques.
Il est également obligatoire de réaliser un audit énergétique avant de vendre ou de louer son logement. De plus, à partir de 2023, la performance énergétique sera prise en compte dans les critères de décence du logement avec une consommation d’énergie qui devra être inférieure à 450 kWh/m²/an. Enfin, à partir de 2028, les propriétaires qui posséderont une habitation de classe F ou G ne pourront plus la proposer à la location.
Par ailleurs, l’État a également décidé d’actualiser le DPE pour le rendre plus précis. Cela signifie, que le DPE, au-delà de fournir l’étiquette énergétique du logement, doit mentionner la quantité de gaz à effet de serre émise dans l’atmosphère.
Les aides pour éradiquer les passoires thermiques
MaPrimeRénov’ ou MaPrimeRénov’ Sérénité pour les travaux de rénovation globale est une des plus importantes aides en matière d’économie d’énergie. Elle est accessible à tous les foyers français. Le montant dépend des revenus, des travaux envisagés et de la performance des gains énergétiques estimés après travaux.
De plus, pour promouvoir les rénovations globales, un bonus « sortie de passoire » a été ajouté. Le montant peut atteindre 1 500 euros pour les foyers les plus modestes.
MaPrimeRénov’ peut aussi être cumulée avec d’autres incitations financières à la rénovation énergétique telles que l’éco-Prêt à Taux Zéro (Éco-PTZ), l’offre Coup de pouce « Rénovation performante des logements individuels » ou encore l’application d’un taux réduit de TVA à 5.5 %.